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Histoire de Chypre[]

Aller à : Navigation, rechercher[1][2]Louis de Mas Latrie, spécialiste français de l'histoire de ChypreChypre est une île située en Europe dans l’est de la Méditerranée, au sud de la côte turque et à l'ouest de la côte syro-libanaise. Cet article présente un résumé de l'histoire de Chypre.

L’île de Chypre, que les anciens Égyptiens nommaient « Alachia », les anciens Assyriens « Iatnana » et les Phéniciens « Enkomi », était dès l’Antiquité au carrefour d’importants courants commerciaux, assimilant au fil des siècles différentes cultures provenant de la Crète minoenne, de la Grèce mycénienne et de tout le pourtour du Bassin Levantin ; son nom de « Kupros » ("Κύπρος") signifie cuivre, en référence aux importants gisements de ce métal, qui assurèrent sa renommée et sa prospérité1 dans l’ensemble du bassin méditerranéen. Aujourd'hui, l'île de Chypre est peuplée d’environ 820 000 habitants, dont l’élément grec est majoritaire et l'élément turc minoritaire, ainsi que par des Britanniques installés dans des enclaves militaires sous souveraineté de la Couronne. La partie nord de l'île est occupée par la Turquie depuis 1974. Chypre est divisée de facto en deux entités, séparées entre elles par la Ligne verte ou ligne Attila. [3][4]L'île de Chypre.

Sommaire[]

L'antiquité[]

Chypre est un carrefour où s'enracinèrent des éléments artistiques de Mésopotamie, d'Égypte, de Phénicie, et enfin de la Grèce et de Rome ; sa situation la met au confluent des grands courants de civilisation. Les fouilles ont apporté la lumière sur cette culture mixte. La période allant de la Préhistoire (-3000 environ) à la guerre de Troie, révèle à la fois les influences égéennes et celles de l'Orient ; la deuxième (du XIe siècle av. J.-C. au Ve siècle av. J.-C. témoigne de la rencontre du courant syro-phénicien et du courant hellénique ; la troisième, gréco-romaine, de l’emprise totale de la Grèce depuis le IVe siècle av. J.-C.. [5][6]Province romaine vers 120Après avoir été longtemps indépendante et autonome sous l'autorité de rois placés à la tête de dix cités-royaumes englobés dans l'île même, Chypre devient au VIe siècle av. J.-C. l’enjeu de guerres entre les Perses et les Grecs ; elle reste perse, puis passe sous le sceptre d'Alexandre le Grand, et, après sa mort, sous celui des Ptolémées d'Égypte. Cette période hellénistique inaugure l’hellénisation de l’île, qui reste majoritairement de culture grecque sous la domination romaine en 59 avant notre ère, byzantine, franque en 1192, vénitienne en 1489, ottomane en 1571 et britannique en 1878.

Le Moyen Âge[]

Alors que sa population est orthodoxe, Chypre devient, à partir de 1192, le siège d'une seigneurie, puis d'un royaume catholique : celui des Lusignans, avant de devenir vénitienne de 1489 à 1571. Les Génois dominent néanmoins la ville de Famagouste de 1374 à 1464. De nombreux vestiges de l'époque médiévale sont encore visibles comme la forteresse de Kolossi ou bien les cathédrales gothiques de Nicosie et de Famagouste.

Période byzantine et condominium arabe[]

Lors de la division de l'Empire romain, Chypre reste dans le giron de l’Empire romain d'orient, que nous appelons Empire byzantin.

À cette époque son archevêque est déclaré autocéphale par le concile d'Éphèse : c’est une des plus anciennes autocéphalies ecclésiastiques.

En 688 les Arabes débarquent : l'empereur Justinien II et le calife Abd al-Malik signent un accord sans précédent : pendant les 300 années suivantes, Chypre fut dirigée conjointement par les Arabes (sur le plan politique, fiscal et militaire) et par les Byzantins (sur les plans religieux et administratif), malgré les luttes constantes entre les deux parties sur le continent.

Cette période dura jusqu'en 965, quand l'empereur byzantin Nicéphore Phocas reconquit l'île.

En 1185, le prince byzantin Isaac Comnenos de Chypre se rebella contre le règne de l’empereur Andronic Ier Comnène et prit le pouvoir à Chypre. Le gouvernement central byzantin, aux prises avec les pillages des Croisés et des Sarrasins, était incapable de réagir. Sur ces entrefaites, Richard Cœur de Lion, sous prétexte qu'Isaac avait réquisitionné l'une de ses nefs et refusait de le dédommager, s’empara du despote chypriote en 1191 et le déposa.

Les Croisades — Période des Lusignan : 1191-1489[]

Article détaillé : Royaume de Chypre.Richard Cœur de Lion débarqua à Limassol le 1er juin 1191. Fraîchement accueilli par Isaac Doukas Comnène, dont les agents avaient réquisitionné un navire, Richard prit possession de l'île et força Isaac à lui fournir une aide dans sa croisade contre Saladin. Richard se maria à Limassol avec Bérengère de Navarre le 12 mai 1192. La flotte croisée quitta Chypre pour Saint-Jean-d'Acre le 5 juin 1192, mais l'armée de Richard continua d'occuper Chypre.

Après une révolte des Grecs, Richard vendit l'île à son ami Robert de Sablé, Grand-Maitre de l'Ordre du Temple, pour seulement 25.000 marcs d'argent2.

Les Templiers revendirent l'île à Guy de Lusignan qui devint roi à Chypre. Son frère Amaury II de Lusignan lui succède et obtient l'investiture royale en 1195.

Purement fortuites à l’origine, la conquête et la création du royaume acquirent une particulière utilité en 1291, année de la fin de toute présence franque en Terre Sainte. Chypre put notamment soutenir le royaume de Petite-Arménie et servit de point de départ à des tentatives de croisades (comme celle de Pierre Ier).

Le 28 mai 1291, la citadelle d'Acre tomba aux mains du sultan d'Égypte Al-Ashraf Salah ad-Dîn Khalil ben Qala'ûn ne laissant en vie que sept Hospitaliers et dix Templiers. Les dernières places fortes de Tyr, Sidon et Tartous sont évacuées sans combat3. L’ex-roi de Jérusalem mais toujours roi de Chypre, Henri de Lusignan, octroie aux Hospitaliers la ville de Limassol. Les Hospitaliers forment alors l'espoir de reconquérir la Terre Sainte et se regroupent autour de Jean de Villiers dans leurs commanderies de Chypre, notamment celle de Kolossi. La première initiative des survivants est d’être fidèle à la raison première de l’ordre en créant un hôpital : il s’agit de soigner les rescapés du siège mais aussi tous les réfugiés civils de Terre sainte 4. Les Hospitaliers réalisent que la ville de Limassol est ouverte aux attaques des corsaires arabes. Le chapitre général leur ayant refusé l'installation en Italie afin de maintenir une présence au plus près de la Terre Sainte, ils s’enquièrent d'armer une flotte capable de défendre l'île mais aussi d'attaquer sur mer. L'ordre disposait de deux galères, une fuste, un galion et deux dromons. Le pape Clément V autorise en 1306 le nouveau grand maître Foulques de Villaret (1305–1319) à armer une flotte sans l'autorisation de Henri II roi de Chypre. Les Hospitaliers mettent sur pied une nouvelle organisation et deviennent une nouvelle puissance navale en Méditerranée orientale. Des côtes très découpées, peu accessibles par terre, et la présence de nombreuses îles procuraient de nombreux repaires aux corsaires et favorisaient trafics commerciaux et humains. L’île de Rhodes était un lieu d'échange pour ces trafics5. Les Hospitaliers attaquent les Byzantins6 et, entre 1307 et 1310, conquièrent l'île de Rhodes où ils se transportent, laissant Chypre aux mains des Lusignan qui y règneront sous la tutelle des Gênois puis des Vénitiens jusqu'en 1489.

L'époque moderne[]

Passage de l'île aux mains des Vénitiens (1464-1489)[]

En 1464, Jacques II de Lusignan se débarrasse des Génois, en grande partie grâce à l'argent des Cornaro. En 1468, il demande la main de Catherine Cornaro, la fille de Marco Cornaro : le mariage est célébré en 1472. Le contrat prévoit que l'île échoit à Catherine Cornero si Jacques II meurt sans héritier légitime. Jacques II meurt à l'âge de 33 ans le 6 juillet 1473. Le capitaine général de la flotte vénitienne, Pietro Mocenigo, est dépêché sur place. Le 14 novembre, le roi Ferdinand de Naples, s'appuyant sur l'archevêque de Nicosie, tente un coup de force pour s'emparer de l’île. Mocenigo rétablit l'ordre au profit de Venise.

En 1488, le Conseil des Dix dépêche le frère de Catherine, Giorgio Cornaro, à Chypre. Il est chargé de convaincre Catherine d'abdiquer en faveur de la Sérénissime République. Malgré ses réticences, elle fait ses adieux à son royaume en février 1489. La République continue de payer le tribut au sultan.

Période vénitienne (1489-1571) et ottomane (1571-1878)[]

Catherine Cornaro laisse son royaume au Doge de Venise en 1489. En 1562, les autochtones grecs se soulèvent sans succès contre la domination vénitienne. Malgré leur défaite à la bataille de Lépante, les Turcs prennent possession de l’île en 1571 (Famagouste capitule en août). Suite à la répression vénitienne, Chypre est alors peu peuplée : 180 000 habitants, dont 90 000 serfs et 50 000 paysans libres qui cultivent le coton, la vigne, la betterave à sucre et parfois le blé, pour le compte de Venise (Chypre exportait aussi des barils d’ortolans en conserve). Les paysans grecs, exploités par Venise, ont parfois aidé à la conquête turque. Les Turcs procèdent à des repeuplements avec des paysans Anatoliens. En outre, une partie des grecs les plus pauvres passent à l'islam et à la langue turque, pour ne plus payer le « haraç » (impôt sur les non-musulmans). Ainsi se constitue la communauté chypriote turque. Il n’y a plus de servage et le clergé catholique est chassé de l’île : les paysans restés chrétiens se trouvent alors tous soumis au même statut de sujet ottoman membre du « milliyet » des « Rum », c'est-à-dire des orthodoxes représentés par le Patriarche de Constantinople. Toutefois l’influence italienne persiste, notamment dans l’habillement, la musique, l'architecture, les arts populaires. Les exportations de coton chutent et le vignoble recule au profit d’une agriculture vivrière.

L'époque contemporaine[]

Cette section ne cite pas suffisamment ses sources (mars 2011). Pour l'améliorer, ajouter en note des références vérifiables ou les modèles Modèle:Refnec ou Modèle:Refsou sur les passages nécessitant une source.L'île demeure turque pendant trois siècles, avant d’être cédée en 1878 au Royaume-Uni « pour être occupée et administrée » par ce dernier au nom de l’Empire ottoman qui conserve néanmoins la souveraineté nominale sur l’île, même si en pratique celle-ci est désormais intégrée à l’Empire britannique.

En 1914, lors de l’entrée en guerre de l'Empire Ottoman dans la Grande Guerre, le Royaume-Uni annexe officiellement Chypre et en fait un protectorat, puis, en 1925, malgré le vœu des Grecs de l’île, une colonie. En 1931, des révoltes éclatent, appelées Oktovriana : les Britanniques répliquent par l’établissement d’un régime dictatorial appelé la « Palmerocratie »7 d’après le nom du gouverneur Richmond Palmer.

En 1955, les Chypriotes grecs reprennent les armes contre le pouvoir britannique qui recrutait des milices chypriotes turques pour renforcer ses troupes coloniales. Les accords de Zurich et de Londres de 1959 mettent fin à la lutte anti-coloniale et le traité de garantie8 garantit l’abandon de toute prétention territoriale britannique future. Le Royaume-Uni, la Turquie et la Grèce deviennent garants de l'équilibre constitutionnel de la République de Chypre. Le traité accorde, en particulier, un droit d'intervention militaire, sous certaines conditions, pour rétablir l'ordre constitutionnel si celui-ci venait à être modifié8. Chypre devient une République indépendante en 1960, adoptant sa propre Constitution9, ainsi que membre de l'ONU et du Commonwealth.

La Constitution garantit à la minorité chypriote turque un poids politique important (30 % des postes dans la fonction publique et 40 % dans la police) au regard de son poids démographique (18 % de la population) et un droit de véto sur les décisions du parlement dans un système communautaire que certains jugent analogue à celui du Liban. Il est à signaler que selon la partie grecque ces quotas se révélèrent si disproportionnés que durant la période 1960-1962, le nouvel État chypriote eut certaines difficultés à les remplir, par manque de candidats chypriotes turcs. [7][8]Makarios III, le 8 juin 1962Le 24 mai 1961, Chypre devient membre du Conseil de l'Europe. En 1963, le président Makarios III propose des amendements à la Constitution de 1960. Cette proposition, connue sous le nom des « 13 amendements de Makarios », visait à répondre à la situation de blocage institutionnel persistant depuis plusieurs mois. En effet, les représentants chypriotes grecs et chypriotes turcs usant alternativement, et de manière systématique, de leur droit de véto, sur les propositions issues de l'autre communauté, le blocage était inévitable. Les questions fiscale et de partage de l'administration des villes furent, en 1963, à l'origine de la paralysie complète des institutions sur ces sujets. Aussi, les propositions de Makarios avaient-elles pour but de dénoncer le droit de véto chypriote turc, et plus généralement la pondération excessive des pouvoirs institutionnels. Ce coup de force du président chypriote contribua à exacerber les tensions entre les deux communautés, conduisant à de violents affrontements intercommunautaires en décembre 1963. Cet épisode sanglant très controversé dans son déroulement, marque certainement la fin des espoirs de cohabitation pacifique entre les deux communautés, qui n'ont de cesse de se séparer, et de s'affronter dans une lutte fratricide.

Profitant de cette situation de tension, la Turquie reprend et actualise une ancienne revendication : la partition de l'île et la communauté turque, historiquement très liée à Ankara, met en œuvre, partout où elle le peut dans l'île ce programme de séparation. Au début de l'année 1964, Chypre est à feu et à sang. Des opérations d'épuration ethnique (destructions de villages et de mosquées, assassinats, viols) sont commises par la partie grecque, ce qui provoque des représailles du côté turc. Les Chypriotes grecs profitent de la politique de la chaise vide, décidée en janvier 1964, par les représentants chypriotes turcs, dans toutes les instances représentatives, pour faire passer des lois rééquilibrant les pouvoirs conformément au prorata démographique. Les Chypriotes turcs s'enfoncent quant à eux dans la logique de la séparation, provoquant de ce fait les conditions de leur mise à l'écart. Le TMT, milice chypriote turque, provoque de manière concertée des incidents, auxquels les Chypriotes grecs répondent de manière toujours plus disproportionnée. Les dirigeants chypriotes turcs poursuivent, durant tout l'hiver 1964, cette politique du pire dans le but de démontrer que leur sécurité est en jeu et que la partition est la seule solution préservant leur existence même. Cette politique se concrétise, dans les premiers jours de juin, par l'appel de la communauté chypriote turque à la Turquie, pour qu'elle intervienne militairement afin d'assurer sa protection. Les États-Unis, à travers l'ancien chef du département d'État, Dean Acheson, tentent une médiation secrète entre la Grèce et la Turquie (par ailleurs alliés au sein de l'OTAN) sur la question chypriote afin d'éviter une guerre entre ces deux pays susceptible de déstabiliser le flanc sud-est de l'OTAN. Ces tentatives se soldent par un échec faisant de Chypre le terrain d'affrontements incessants entre les milices chypriotes grecque et turque ce qui conduit l'ONU à envoyer un important contingent de casques bleus (UNFICYP) sur l'île en mars 1964, à l’issue de l’adoption de la résolution 186. [9][10]Carte de Chypre montrant la division politique marquée après l'invasion de 1974Article détaillé : Invasion turque de Chypre.En 1974, en réponse à un coup d'État fomenté par la Grèce des colonels et destiné à rattacher l'île à la Grèce (Enosis), la Turquie intervient militairement prenant pour prétexte de protéger la minorité turque. Cette intervention militaire, justifiée par l'existence d'un traité de garantie de la Constitution de 1960, devait rétablir l'ordre constitutionnel dans l'île. Au lieu de cela, et bien que le coup d'État ait échoué en moins de dix jours, l'invasion turque fut maintenue coupant l'île en deux. La République de Chypre se retrouva donc amputée de plus de 30 % de son territoire occupé militairement par l'armée turque. En 1983, la partie occupée de Chypre se déclara République turque de Chypre Nord (RTCN), mais, étant issue d'une violation flagrante des règles de droit international, elle n'est pas reconnue par le reste de la communauté internationale (elle ne dispose pas de siège à l'ONU), à l'exception de la Turquie.

Au cours des opérations, environ mille six cents Chypriotes grecs ont disparu, sur le sort desquels la Turquie a toujours refusé de donner la moindre indication. Des renseignements fournis par des services secrets, publiés par La Tribune de Genève, indiquent néanmoins qu'un grand nombre fut exécuté rapidement alors que d'autres restèrent détenus… plus de vingt ans10,11. Article détaillé : Partition de Chypre.===Chypre, membre de l'Union européenne=== Le plan Annan, intervenant après trente ans de négociations infructueuses, propose d’instaurer un État confédéral, chaque État confédéré devant permettre l’installation (ou le retour) de 33 % au plus de résidents de l’autre communauté sur son sol. Il est proposé au cours d’un référendum. Bien que le nombre de Turcs soit insuffisant pour atteindre ce taux au Sud, alors que le nombre de Grecs est largement suffisant pour l’atteindre au Nord, ce plan fut accepté à plus de 65 % par les habitants du Nord de l’île, mais rejeté à 70 % par ceux du Sud lors d’un référendum : en effet, pour les Grecs ayant été chassés du Nord, la limitation à 33 % était inacceptable, étant donné qu’ils étaient environ 79 % des habitants du nord avant 1974 ; pour les Turcs en revanche, cela revenait à sauvegarder l’essentiel de leurs acquis tout en revenant dans la légalité internationale et en échappant à l’embargo et à la dépendance vis-à-vis d'Ankara. Au cours de ce référendum d’ailleurs, pour la première fois, des manifestations massives, rassemblant jusqu'à 50 000 personnes, ont eu lieu dans la partie occupée de Chypre, au cours desquelles la communauté chypriote turque a contesté ouvertement la politique sous tutelle d’Ankara du « président » Rauf Denktash, exigé sa démission, et exprimé son souhait de rattachement à la partie sud12. Le 1er mai 2004, la République de Chypre entre dans l’Union européenne alors qu’une partie de son territoire est toujours occupée militairement par la Turquie13, et depuis, l’inégalité économique entre les deux parties s’est aggravée : selon la terminologie officielle du protocole no 10 du traité d'Athènes, "l’acquis communautaire est suspendu dans les zones où le gouvernement de la République de Chypre n’exerce pas de contrôle effectif ". Tout progrès vers une solution à ce conflit qui sépare les deux communautés depuis 1974, semble désormais largement lié à l’avancée des négociations sur l’adhésion de la Turquie à l’Europe : le retrait d’Ankara de Chypre est en effet l’une des conditions de cette adhésion. La création depuis 2005 de points de passage entre les deux côtés, permet aux populations de renouer des contacts et donne une lueur d’espoir en vue d’une amélioration de la situation.

Le 21 mars 2008, lors d'une entrevue entre le nouveau président de la République de Chypre Demetris Christofias et son homologue de la partie turque, Mehmet Ali Talat, il est annoncé l'ouverture d'un point de passage dans la rue Ledra, grande rue commerçante de Nicosie. Ce nouveau check point s'ajoute aux cinq autres ouverts depuis 2003 sur plusieurs points de la « ligne verte ». Un autre point de passage serait ouvert à Limnitis dans la partie nord-ouest de l'île coupée en deux depuis 1974.

Le 3 avril 2008, la rue Ledra, rue piétonne et commerçante du Vieux-Nicosie, alors coupée en deux par un mur, est rouverte après 40 ans de séparation. On peut y voir là un premier pas symbolique vers la réunification de l'île.

À ce propos, le 3 septembre 2008 ont débuté des négociations entre la République de Chypre et la République turque de Chypre du nord sous l'égide de l'Organisation des Nations Unies. Alexander Downer a été nommé au poste de « Conseiller spécial du Secrétaire général14 » afin d'encourager le processus de réunification de l'île fondée sur une fédération bicommunautaire, bizonale et sur l’égalité politique15.

Depuis de nombreuses années les autorités turques mènent une politique de colonisation active de la partie nord, avec des installations massives de colons turcs venus d'Anatolie. L'autre axe d'action consiste à effacer le passé orthodoxe et plus généralement chrétien de l'île, avec des destructions massives d'églises, de couvents et de leurs mobiliers, ou leur transformation en mosquées16.


Source : Wikipédia

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